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  • Les Alfredines

Rencontre avec Mademoiselle Ni, illustratrice et motion designer


Après le design d'objet avec l'atelier LL et le design d'intérieur avec Marion Coëtte, place cette semaine à l'illustration et au motion design ! En cette troisième semaine de l'Avent, nous vous présentons la talentueuse Mademoiselle Ni, ou Alexia Nisi, illustratrice et motion designer.

Alexia répond à toutes nos questions pour vous faire découvrir son passionnant métier.

 

Bonjour Alexia ! Est-ce que tu peux nous parler de toi, d’où tu viens et de ton métier ?

Hello Les Alfredines ! Je suis illustratrice et motion designer 2D, en freelance à Lyon. En d’autres termes, je crée des illustrations fixes ou animées dans les domaines de la culture et la communication.


♦ Comment es-tu devenue créatrice indépendante aujourd’hui ?

J’étais étudiante en publicité avec un parcours tracé, je me destinais à travailler dans les médias. Et pendant un stage en agence de communication, j’ai découvert la puissance du design graphique. Une vraie vocation ! À l’époque, j’étais très littéraire et j’écrivais régulièrement pour un festival de cinéma. Dans mon entourage pro ou scolaire, j’ai vécu une jolie levée de boucliers quand j’ai voulu changer de voie : « parce que je n’avais pas le don ». Je ne dessinais pas étant petite, et il y a 6 ans encore je n’arrivais pas à faire un trait droit. J’ai tout appris de zéro : design graphique, représentation visuelle, illustration, logiciels. Et j’ai fini par comprendre que le don n’avait rien à voir là-dedans. Ça m’a demandé beaucoup d’énergie mais c’était ce que je devais faire et aujourd’hui je n’ai aucun regret !


♦ Pourquoi avoir fait le choix d’être indépendante en créant Mademoiselle Ni ?

Ma passion c’est d’offrir 5 minutes d’immersion aux gens, leur permettre d’oublier leur quotidien en les plongeant dans quelque chose de ludique et d’inédit. L’illustration s’est donc imposée dans mon parcours, couplée au motion design, qui est un puissant vecteur de message. J’ai créé Mademoiselle Ni parce qu’être indépendante me permet de développer ma vision vers ce qui fait sens pour moi et pouvoir l’offrir à mes clients. Pouvoir gérer mon temps comme je l’entends me permet d’aller toujours plus loin dans mes compétences en animation et de me consacrer à la réalisation de mon court métrage. Et même si la vie de freelance est loin d’être facile, Mademoiselle Ni c’est que du bonheur !


♦ Quelle est ta collaboration rêvée ?

Illustrer de la neuroscience avec Ted-Ed (en général on connaît TedX mais pas Ted-Ed : allez-y, c'est top !) parler des relations franco-allemandes dans un Karambolage pour Arte, ou projeter des animaux colorés pendant un concert de métal ! Ah et peindre des divinités féminines sur les murs, chez des gens, en voyage ou dans des cafés. Autant dire que des rêves, il y en a partout !


♦ Un rapide portrait chinois de ton agence : si tu étais…

- Un parfum de mochi : le raifort. Parce qu’on n’est jamais assez bizarres dans la vie :)

- Une plante : l’ailante, elle est belle et pousse même dans le béton. La plante idéale en cas de fin du monde ou d’invasion zombie !

- Un logiciel de création : Adobe Animate

- Un GIF :


♦ Comment travailles-tu sur tes projets, quels sont tes points de départ ou tes inspirations ?

Je suis fan de tout ce qui fait rêver les motion designers 2D comme moi : j’adore aller voir ce que font les studios connus dans notre domaine tels que Buck ou Giant Ant. Et après avoir détesté Disney pour nous avoir toutes flouées avec leurs histoires de princesses emprisonnées qui rêvent de mariage (Walt, on ne te dit pas merci !), je suis redevenue une fan des premiers jours. Et j’ai découvert des artistes incroyables comme Eyvind Earle ! Et si vous cherchez un peu sur Internet, vous trouverez un cartoon de Donald qui fait des maths : c’est génial !


À côté de ça, je suis une personne plutôt sensible. J’adore collecter des histoires, comprendre la façon dont mes amis ou de parfaits inconnus ont vécu certaines situations. Je me base sur tous ces ressentis pour construire mes projets, convaincue qu’on peut connecter tout le monde avec des images, quelles que soient leurs valeurs ou leurs opinions politiques !


♦ Peux-tu décrire en 3 mots ton univers ?

Coloré, émotionnel, militant.


♦ Qu’est-ce-qui fait TA différence, TA particularité ?

Comme je vous le disais plus haut, je me sens très touchée par l’humain. Il y a donc beaucoup de personnages dans ce que je crée. Je me sens concernée par le manque de diversité et les clichés dans la communication visuelle. Les gens en ont marre qu’on les instrumentalise avec des rôles faciles et déjà vus : le jeune homme brillant, l’homme d’affaire, l’épouse, la femme objet… Sans compter l’absence cruelle de personnes de couleurs et le fait que seules les personnes minces sont au centre de l’attention. On est tous assez intelligent pour sortir des cases et enfin avoir le plaisir de découvrir toutes les nuances chez les êtres humains. Donc à ma petite échelle, j’essaie de m’affranchir des codes en montrant la beauté des gens qui cassent le moule.


♦ Une question difficile : quel message souhaiterais-tu laisser à la « toi-de-dans-dix-ans » ?

« T'as combien de chats maintenant ? »


♦ En tant que motion designer, quel story-board imagines-tu pour 2019 ?

C’est l’histoire d’un bébé yack. Il est né pas loin de l’Himalaya, dans un troupeau de yacks domestiqué par l’Homme. Il avait nourriture à volonté et sa maman lui a passé son goût inimitable pour la mode vestimentaire pour yack : selles colorées, sacs de portage crochetés par des humains, anneaux pour naseaux, etc. Il savait que son truc à lui, au fond, c’était les motifs. Bref... Vous connaissez la suite, il grandit et s’aperçoit que la nourriture et les fringues cachent l’horrible vérité de sa captivité. Il rassemble une team de yacks rebelles. Ensemble, ils défoncent la clôture, lancent leur studio de fringues bio pour yacks, garantis 100% sans selle ni harnachement. Une vraie success story et je vous conseille de vous en tenir là. Alors oui vaguement... il y aurait des soupçons de la présence de trace de peau humaine dans certaines broderies. Mais leur entreprise vient juste d’entrer en bourse et le gouvernement dément cette histoire... FIN :)



 

18 décembre 2019

Un an plus tard… Mademoiselle Ni raconte 2019 :


♦ Quoi de nouveau chez Mademoiselle Ni cette année ?

La nouveauté cette année, ce sont les contenus :) Même si on est choyé par l’animation depuis que l’on est enfant (coucou les dessins animés), l’animation et le motion design restent méconnus. Et comme je baigne dedans au quotidien, j’ai décidé de partager tous mes coups de cœurs sur mon blog :) C’est ainsi que les Courts Métrages du Lundi sont nés. C’est une formidable aventure qui permet de découvrir chaque semaine des vidéos d’animation au fort potentiel émotionnel, avec quelques décryptages. Techniques d’animation, gags animés, politique : on parle de tout ! Et je suis honorée de voir ce format devenir participatif car certains créatifs viennent me proposer leurs œuvres en direct, c’est l’occasion d’échanges passionnants et de belles opportunités pour le public d’en apprendre toujours plus.


Lien vers son blog et ses courts métrages sur lundi


♦ Quels sont les projets qui t'ont touchée cette année ?

J’ai eu la chance de travailler avec une réalisatrice très talentueuse à l’occasion de son premier documentaire (nb : Aude Labrosse, Parfums de Bosnie). J’ai accompagné les superbes plans filmés de Aude avec des illustrations animées en motion design. Le but était d’ajouter une dimension poétique à son film. J’ai également créé toute l’identité animée du documentaire qui, je l’espère, lui permettra de se démarquer et de gagner des spectateurs. C’était une expérience extrêmement enrichissante qui m’a demandé beaucoup de recherches : pour rendre hommage à son travail avec justesse, il m’a fallu comprendre le contexte historique et géopolitique de la Bosnie.


Pour voir un extrait des merveilleuses illustrations animées de ce projet, c'est par ici :


♦ As-tu gardé la même philosophie de travail que l'année dernière ?

Je suis plus que jamais convaincue que notre travail ne doit jamais perdre son humanité. C’est l’essence de ce que je fais : sortir des design standardisés pour offrir à mes clients les éléments faits main qui sont à l’image du cœur qu’ils mettent dans leur activité. Le but : leur permettre de connecter avec la clientèle qu’ils chérissent afin qu’ils puissent, eux, continuer de se concentrer sur leur activité.

Côté méthodologie de travail, je fais doucement évoluer mes outils pour faciliter les échanges avec mes clients et leur permettre la visibilité qu’il leur faut sur la création de leur projet.



♦ Tu imaginais un story board à base de bébé yack rebelle et businessman pour 2019, comment imagines-tu 2020 ? Quels sont tes rêves pour l'année suivante ?

Mes rêves n’ont pas changé et se précisent de plus en plus ! Je regarde toujours du TED-Ed en boucle et je vous conseille de regarder "Que se passerait-il si on nous retirait l’hippocampe ?" Une vidéo pédagogique passionnante sur le cerveau.

Et pour le reste, mon mantra 2020 c’est la créativité, illustrer toujours plus et partager un maximum de savoir en motion design ;)


Petite vidéo d'animation réalisée par la designer !



Les Alfredines adorent :

La passion qu'Alexia a pour son métier et tous les messages qu'elle transmet à travers ses créations. Son univers coloré, fun et raffiné a tout de suite retenu notre attention et suscité notre plus vif intérêt. Pour tout vous dire, nous faisons partie des plus grandes fans de Mademoiselle Ni.


Découvrez-en plus sur Mademoiselle Ni grâce à : Son site - Son Instagram

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