Comment savoir si mon logo est écoresponsable ?
- lesalfredines
- 16 juin
- 8 min de lecture
Dernière mise à jour : 18 juin
Il y a quelques semaines, nous avions publié une checklist pour vérifier vos documents graphiques. Cela nous a donné l’idée de vous concevoir une autre liste, orientée écoresponsabilité 😊🌱
Qu’est-ce que l’écoresponsabilité et surtout, pourquoi est-ce important dans le domaine du Design graphique ?
L’écoresponsabilité, c’est chercher à intégrer des mesures de protection de l'environnement dans ses activités, ses principes, etc. (définition du Larousse)
Pour nous, tant dans notre vie professionnelle que personnelle, c’est mettre en parallèle l’usage et le besoin. Savoir si un produit, un service répondra à nos besoins et savoir quand nous pouvons agir plus sobrement d’un point de vue environnemental.
Nous savons que l’un des éléments bloquant pour faire le choix “écolo”, c’est l’aspect économique : par exemple, un papier recyclé coûte parfois - souvent - plus cher qu’un papier neuf.
Le but étant de s’aligner au maximum avec la décroissance. Dans nos résolutions 2025, s’y trouvait notamment :
Se rapprocher de prestataires et partenaires proposant des services alignés avec nos valeurs.
Réduire l’utilisation de l’IA.
Se renseigner davantage sur l’impact du numérique (dont les sites internet) sur l’environnement et savoir comment à notre échelle nous pouvons le limiter.
Ci-dessous, vous verrez quelques services que nous proposons et comment ils peuvent être rendu davantage écoresponsable.
Comment savoir si mon logo est écoresponsable ?
Voici nos conseils pour concevoir ou vérifier si votre identité visuelle est écoresponsable.
Comme tout, un logo doit être pensé pour son usage :
→ Qui doit-il convaincre ?
→ Quelles valeurs doit-il porter ?
→ Qui va l’arborer ?
→ Quelles personnes y seront confrontées tous les jours ?
Le design est tourné vers les autres. Toutes ces questions, donnent à l’identité visuelle une raison d’être, une utilité, qui induit donc des choix : notamment dans les couleurs, les supports… Le tout est de trouver le bon compromis entre le besoin de communiquer en tant que marque et l’utilité des supports de communication en soit.
En tant que designer graphique, nos points de vigilance sur une identité visuelle passent par ces deux critères :
L’accessibilité : s’assurer que l’image de marque (notamment les couleurs) soit bien conçue pour que tout le monde puisse voir et comprendre votre logo.
L’esprit de synthèse : Avoir une synthèse de formes : créer des images cohérentes et lisibles par le plus grand nombre et orienter avec sobriété et cohérence les client·e·s pour proposer une solution adéquate à leur besoin. Trouver l’équilibre entre le brief et ce qui est nécessaire pour communiquer.
Les symboles
Pour “rendre” un logo ou un symbole écoresponsable, il peut être utile d’avoir une version plus économe en encre lors des impression. C’est l’exemple de l’entreprise Renault, qui a fait une mise à jour de son logo en 2021.
La refonte de Renault a beaucoup fait parlé d’elle, car le célèbre losange a gagné en légèreté et le avant/après change énormément la consommation d’encre lors de l’impression du logo. Le logo contient deux lignes anguleuses, contrairement à celui du 2015 qui avait un effet chromé plein en relief. Une mise à jour qui rend à la fois le logo plus contemporain et qui limite le coût d’impression de l’entreprise. Comme ça, tout le monde est content :)
🔠 Checklist pour vos symboles et logo :
✅ Minimalisme : Optez pour un design simple avec moins de détails complexes pour limiter l’encre à l’impression et la consommation d’énergie à l’affichage.
✅ Une version “écolo” : Une version en contour, en hachures ou du moins plus légère visuellement pour qu’elle ne consomme moins d’encre à l’impression.
✅ Formats optimisés : Exporter le logo aussi pour le numérique et en vectoriel (SVG, AI, EPS, PDF) pour éviter les redimensionnements pixelisés et inutiles.
✅ Un design intemporel : Évitez les tendances éphémères pour ne pas avoir à changer l’identité visuelle trop souvent.
La typographie

Il existe des éco-fonts, des typographies dessinées et conçues pour consommer moins d’encre, mais rester lisibles sur tous types de supports.
Les éco-fonts peuvent être dessinées avec des vides dans les formes ou être conçues pour être lisibles en plus petit et avec moins de crénage ou d’approche (espace entre les lettres), et donc demander moins de pages à l’impression. Par exemple, ci-contre, vous reconnaitrez la Arial, dans sa forme remaniée pour être imprimée et moins consommer d'encre. De la même manière, il y a la Spranq qui propose le même principe d'évidage. Puis la Ryman composée de différentes lignes. Et enfin la Century qui a un tracé particulièrement fin et lisible.
Mais si vous n’avez pas d’éco-font : Pas de panique ! Toutes les typographies éco-fonts ne sont pas forcément adéquat à votre projet. Nous voulions simplement notifier ce concept 🙂
🔄 Checklist pour vos typographies :
✅ Typographie épurée : Privilégiez des polices sans empattements (ou fines) et lisibles, qui nécessitent moins d’encre à l’impression.
Les couleurs
Les couleurs jouent un rôle crucial dans le monde (du design). Tout comme dans l’accessibilité, il est important de bien choisir ces couleurs, et surtout de bien les utiliser, les accorder.
Pour mieux comprendre, il faut penser une couleur en tant que dépense énergétique. Nous le développerons plus loin dans l’article, mais effectivement, que ce soit à imprimer ou à afficher sur un écran, certaines couleurs dépensent plus d’énergies ou d’encres que d’autres. Encore une fois, le mieux est de rester sobre et cohérent·e dans l’utilisation des couleurs en fonction des supports.
Pour en savoir plus sur ce sujet, nous trouvons cet article de l'agence Coam assez explicite !
🎨 Checklist pour vos couleurs :
✅ Palette restreinte : Moins de couleurs signifie moins d’encres et d’énergies utilisées. Une palette monochrome, bichrome ou du moins réduite est idéale.
✅ Encres éco-friendly : Pour l’impression, privilégiez des couleurs adaptées aux encres végétales ou naturelles (évitez les couleurs Pantone nécessitant des encres spécifiques).
✅ Mode sombre et contrastes : Un design optimisé pour le mode sombre réduit la consommation énergétique des écrans. Vous pouvez donc avoir une identité visuelle qui fonctionne sur fonds clairs pour les médias imprimés, et sur fonds sombres pour les médias numériques.
Les supports imprimés
Nous l’avons déjà évoqué plus haut et ce n’est pas nouveau, mais les supports imprimés peuvent consommer des ressources, tant en fabrication qu’en distribution. C’est pourquoi nous conseillons souvent à nos client·e·s de rester sobre, mais en restant au plus proche de leur besoin : Pas besoin de flyer si l’offre est proposée à des jeunes ou repose seulement sur le numérique.
Les flyers et cartes de visite par exemple, s’ils ne sont pas bien pensés ou tout simplement inutiles, partiront à la poubelles. Donc, pour nous, il y a 3 solutions dans le choix des supports :
Mieux les choisir : savoir renoncer à un support inutile.
Bien les concevoir (joliment) pour qu’ils servent la marque et que les personnes les conservent et s’en servent.
Avoir des supports recyclés pour minimiser l’impact ou recyclables qui auront une deuxième vie après celle-ci.
Il est aussi possible de surveiller le taux d’encrage CMJN lors de l’impression. Le taux d’encrage est la somme du pourcentage de chaque encre primaire (Cyan, Magenta, Jaune, Noir) et/ou des tons directs. Ce pourcentage peut-être revu sans percevoir une réelle différence sur les couleurs, et ainsi consommer moins d’encre pour sensiblement le même résultat.
📜 Checklist pour vos supports imprimés :
✅ Papier recyclé ou certifié (FSC, PEFC) : Limitez l’usage du papier vierge et évitez les finitions plastifiées. Il existe également pour les imprimeries, un écolabel : Imprim’Vert®.
✅ Impression raisonnée : Optez pour l’impression recto verso, en quadrichromie limitée ou en tons directs (une seule encre au lieu de quatre).
✅ Formats adaptés : Moins de découpes et un format standard permettent de limiter le gaspillage de papier.
Les supports numériques
La sobriété et l’écoresponsabilité dans les supports numériques est au cœur des débats actuels. Avec l’arrivée de l’IA, qui a été d’abord une révolution dans notre façon de “chercher” sur internet, ensuite dans la création visuelle - et qui questionne beaucoup notre domaine - est aujourd’hui une problématique de taille dans la question de l’environnement.
Comme évoqué un peu plus haut, l’une de nos résolutions est de moins utiliser les intelligences artificielles. Nous ne l’utilisions pas pour nos projets de design bien sûr, mais pour créer des visuels de blog ou Chat GPT pour de la correction et reformulation de texte.
Tout comme les autres types de supports, il s’agit ici de penser plus sobre, de ne pas choisir des technologies trop gourmandes en énergie ou ressources : De quoi avons-nous besoin et quelle technologie serait la plus adaptée pour le réaliser ?
Plus généralement, penser un site low-tech pourrait être une solution qui rassemble tous les points de la checklist ci-dessous. L’article - et plus largement son travail - de Geoffrey Dorne : Quel avenir pour les sites « low-tech », nous a beaucoup inspiré dans l’écriture de cet article. Le/la low-tech, en opposition à la high-tech, permet d’appréhender, de penser ou de repenser un sujet, de manière plus durable, simple, en produisant des objets facilement réparables et adaptables. Ce concept peut s’adapter au design graphique (surtout avec les sites, mais pas que), au design d’objet, d’espace, de mode…
Il y a de nombreuses solutions autour du code, des hébergeurs (exemples d’hébergeurs écoresponsables : Infomaniak, PlanetHoster, iKoula et o2switch) et technologies légères, mais ce n’est pas notre métier. Il existe cependant de nombreux webinaires ou conférences à ce sujet, nous vous invitons à vous renseigner, ou vous entourer de personnes qualifiées sur le sujet afin de minimiser votre impact numérique avec votre site.
Mais revenons à nos moutons. En numérique, concrètement, la consommation énergétique ne dépend pas du taux d’encrage, mais quand même des couleurs par rapport au type d’écran utilisé. En résumé :
Les écrans LCD (à cristaux liquides)
Les couleurs foncées consomment plus car le rétro-éclairage est toujours allumé, même pour afficher du noir.
Les couleurs vives (jaune, cyan, magenta) consomment moins car elles nécessitent moins de mélange de sous-pixels (RGB).
Le blanc consomme peu car le rétro-éclairage est déjà activé pour l’écran, donc il n’y a pas d’effort supplémentaire.
Les écrans OLED / AMOLED (smartphones, tablettes, certains moniteurs et TV)
Les couleurs foncées consomment moins car les pixels sont “éteints”.
Le bleu est le plus énergivore car les LED bleues nécessitent plus d’énergie pour produire une même intensité lumineuse.
Le vert consomme moins : Meilleur rendement lumineux en OLED.
💻 Checklist pour vos supports numériques :
✅ Formats légers des images : Réduire les poids des fichiers (tout en gardant une qualité suffisante) pour qu’ils prennent moins de stockages dans les drives et réduit la consommation d’énergies des serveurs. Par exemple, passer les images en 96 ou même 72 dpi pour les intégrer sur les sites.
✅ Hébergement vert : Si possible, stockez et affichez votre logo via un serveur alimenté par des énergies renouvelables.
✅ Pertinence des images : Pour un site web, ajouter des images ou des ressources lourdes uniquement quand c’est nécessaire pour limiter les ressources.
✅ Moins d’animations lourdes : Un logo (et un site au maximum) statique ou avec une animation légère consomme moins de ressources.
♻️ En définitive, si notre checklist écoresponsable ne devait avoir qu’un seul point, ce serait :
✅ Avoir un logo responsive, intemporel et adaptatif. Proposer des alternatives et différentes versions du logo : version plus légère, plus petite, plus fine, un univers déclinable sur fonds foncés et sur fonds clairs.
Un exemple parmi nos projets : Revera
Fin 2024, nous avons imaginé l'identité visuelle de REVERA, née de la fusion entre Rebooteille et Alpes Consignes. REVERA est un acteur majeur réemploi des bouteilles en verre en Auvergne-Rhône-Alpes.
Nous souhaitions donc traduire les valeurs de la marque au travers de cette identité, symboliser la durabilité, le renouveau et un écosystème vertueux. Les deux "E" inversés, terminés en flèches, symbolisent le cycle du verre : collecte, lavage et réutilisation. Une typographie moderne et ronde mêle efficacité et engagement. Un design épuré, représentant parfaitement la mission de REVERA : redonner vie au verre et promouvoir un impact local durable.
Différentes versions ont été créées pour que cette nouvelle image de marque s’adapte aux différents supports : une version en contour, une palette colorée sobre et qui marche autant sur des fonds foncés que des fonds clairs.
Nous espérons que cet article vous aura été utile dans vos réflexions et vous permettra d’en apprendre plus sur les différentes méthodes et actions qu’il est possible de mettre en place, à différentes échelles. Nous ne sommes pas irréprochables dans nos pratiques, mais nous essayons de nous renseigner au maximum et nous améliorer continuellement. Si vous avez des suggestions ou des remarques, n’hésitez pas à nous contacter pour nous en parler !